Burundi
La Cour constitutionnelle du Burundi doit rendre sa décision jeudi sur le recours déposé par le principal parti d’opposition contre le résultat de l‘élection présidentielle du 20 mai qui donnait vainqueur le candidat du pouvoir, Évariste Ndayishimiye, a-t-on appris auprès de ce parti.
“Le greffe de la Cour constitutionnelle vient de nous notifier qu’elle va rendre sa décision sur notre plainte en annulation des résultats provisoires de la présidentielle et des législatives cet après-midi (jeudi) à 16H00 (14H00 GMT)”, a annoncé à l’AFP le secrétaire général du Conseil national pour la liberté (CNL), Simon Bizimungu.
Le général Ndayishimiye a été déclaré vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale, avec 68,72% des voix, très loin devant le chef du CNL Agathon Rwasa (24,19%).
Le CNL a aussitôt dénoncé une “mascarade électorale”, dressant la longue liste des irrégularités commises selon lui par le pouvoir, qui aurait fait pression sur les assesseurs de l’opposition et les électeurs et multiplié les fraudes.
M. Rwasa a déclaré avoir présenté devant la Cour constitutionnelle un dossier comportant “des preuves qu’il y a eu une fraude massive”.
Mais il a aussi plusieurs fois dit ne se faire aucune illusion sur l’issue de la procédure, devant la Cour qui avait validé la réélection du président Pierre Nkurunziza en 2015.
En 2015, la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat controversé avait plongé le pays dans une crise politique majeure, qui a fait au moins 1.200 morts et poussé à l’exode quelque 400.000 Burundais.
Une Cour “aux ordres du parti au pouvoir”
“Non, pas de commentaires ou de spéculations sur la décision qui va être annoncée. Tout le monde sait ce que nous pensons à ce sujet”, a ajouté M. Bizimungu.
De nombreux militants et cadres du CNL étaient réunis à la permanence nationale de leur parti à Bujumbura depuis jeudi matin “dans l’attente de ce verdict”, a indiqué à l’AFP un député de ce parti ayant requis l’anonymat.
“Mais on ne se fait guère d’illusions sur la décision qui va être annoncée par une Cour qui est aux ordres du parti au pouvoir”, a-t-il ajouté avec amertume.
Si le recours est rejeté, le général Ndayishimiye, 52 ans, sera investi en août pour un mandat de sept ans renouvelable une fois. Il succédera ainsi à M. Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, qui ne se représentait pas et l’avait adoubé comme son “héritier”.
AFP
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